Le 13 février 2023, l’EMBA Business School a eu le plaisir et l’honneur d’accueillir pour une conférence M. SONG Young-gil, précédemment député de Corée du Sud et actuellement Visiting Professor et Senior Research Fellow à l’ESCP Paris.
Son intervention auprès des étudiants du programme ISUGA a porté sur “L’impact de la guerre en Ukraine du point de vue de la Corée”. En amont de sa conférence, l’équipe communication de l’école lui a posé quelques questions ⤵
Conférence ISUGA | INTERVIEW de M. SONG Young-gil – Corée
Monsieur SONG, vous êtes actuellement enseignant-chercheur à l’ESCP Paris. Vous devez donc commencer à avoir une “expérience” des étudiants français… Selon vous, les étudiants coréens et français sont-ils différents ?
Le système français me semble plutôt axé sur la pensée logique et la pensée indépendante. Alors que dans le système éducatif de la Corée du Sud, nous devons apprendre par cœur et accumuler des informations. La logique et la pensée indépendante sont donc faibles chez nous, ce qui est plutôt l’avantage des étudiants français.
Selon vous, comment évoluent les relations entre la Corée du Sud et l’Europe ?
Les pays européens font partie des trois plus grandes communautés économiques, la première étant les États-Unis, viennent ensuite la Chine et l’Europe. La Corée du Sud est un partenaire commercial important pour l’Europe. Nous avons déjà mis en place tous les éléments d’un accord de libre-échange. Ainsi, jour après jour, nous augmentons les échanges commerciaux entre les deux parties. Mais généralement, c’est l’homme politique qui a l’expérience juridique et la connaissance des pays européens. En général, comme dans mon cas, les hommes politiques utilisent leur année sabbatique pour aller aux États-Unis et en Chine, puis en Europe où ils vont en Allemagne parce qu’ils veulent étudier le processus de réunification de l’Allemagne. Mais puisque je suis venu en France, je profite de ce temps précieux pour comprendre les pays européens et leur économie, en particulier la relation entre la France et la Corée. Concernant nos pratiques alimentaires, nous avons des attentes similaires : par exemple, le fromage et le kimchi, ainsi que le soja, sont des éléments importants et profondément liés à la culture. Ce goût et cette culture de la nourriture nous permettent d’échanger, de créer des opportunités et de renforcer les relations entre les deux pays.
Quels sont les domaines que vous étudiez dans votre observation comparée de la France et de la Corée du Sud ?
Je suis très intéressé par le taux de natalité. Comme vous le savez en Corée le taux de natalité est très bas. Nous avons un gros problème avec cela, car il atteint seulement 0,79%. Les Japonais aussi sont très préoccupés par le faible taux de natalité, mais maintenant leur taux de natalité est de 1,3%. J’ai entendu dire que parmi tous les pays européens, la France est en tête pour le taux de natalité. Environ 1,9%. C’est assez étonnant, alors nous nous demandons comment nous pouvons surmonter ce problème. C’est la raison principale pour laquelle je reste en France.
Ensuite, il y a la crise climatique. Je veux savoir ce qui se passe avec les mécanismes de frontière du carbone, les ajustements des émissions de carbone. Nous devrions étudier les textes sur le carbone afin d’accéder au marché européen.
L’ère du nucléaire est également très prometteuse en France comme en Corée du Sud. La génération nucléaire est bien développée pour nos deux pays, mais la problématique du traitement des déchets nucléaires reste primordiale et urgente. Je veux également étudier l’utilisation de l’énergie pure par rapport à l’énergie nucléaire par le biais d’un processus très bien développé afin que nous puissions nous convertir dans ce domaine. L’ITER, le plus grand réacteur à fusion nucléaire expérimental du monde, est située en Provence, dans le sud de la France. J’ai pour projet d’aller le visiter pour comprendre son fonctionnement et potentiel.
Que pensez vous du programme ISUGA dispensé à l’EMBA Business School ?
Je suis très surpris que cette province bretonne soit intéressée par la Corée, la Chine et le Japon. L’enseignement ici est très étonnant ! Je connais maintenant ce programme, donc quand je vais rentrer en Corée, je vais présenter cet enseignement et souligner que ces étudiants français peuvent parler coréen, connaissent la culture coréenne et l’histoire. J’en ferai la publicité auprès de futurs employeurs !